Une Bourgogne souriante

Les monts du Mâconnais s’étendent sur une quarantaine de kilomètres, un territoire tout en longueur bordé par la Saône et la Grosne.

Si les premières vignes furent plantées en Bourgogne à l’époque gallo-romaine, c’est ici, grâce au travail des moines de la puissante Abbaye de Cluny, toute proche, que le vignoble a connu son véritable essor au cours du Moyen-Âge.

Ce paysage de douces collines du Mâconnais est dominé par quelques monumentales saillies rocheuses, dont les plus remarquables sont la Roche de Solutré et la Roche de Vergisson : d’anciens massifs coralliens surgis lors du plissement alpin au cours de l’ère tertiaire. C’est un vignoble au visage aimable et souriant, jamais monotone. Avec ses rivières, source de fraîcheur, son alternance de vignes et de bocages, les brumes matinales au creux des vallées, la variété d’exposition de ses coteaux… le Mâconnais compose l’un des panoramas viticoles les plus intéressants de la Bourgogne, un paysage riche d’infinies nuances que l’on retrouve dans ses grands vins blancs.

Les plus belles expressions du Chardonnay

Le Chardonnay est ici chez lui. Tout lui est favorable, à commencer par le climat, un peu plus chaud que la Côte d’Or. Le sous-sol calcaire, tapissé de terres argileuses ou alluviales peu profondes, convient parfaitement au cépage roi des blancs de Bourgogne.

Le Chardonnay produit ici des vins blancs à la structure minérale, à la robe or pâle, marqués par des arômes floraux (genêt, fleurs blanches, verveine, fougère…) et de nuances fruitées (pèche, agrumes…). Au nez, certains offriront des arômes d’amande et de noisette, typiques du chardonnay, parfois rehaussés de senteurs exotiques voire épicées (vanillées ou boisées selon qu’ils ont été ou non élevés en fûts de chêne).

De Matisco à Mâcon…

Avant de devenir la capitale du Mâconnais et la patrie du poète Lamartine, la ville de Mâcon fut un port fluvial aux temps de la Gaulle romaine (2e siècle av JC). Son nom antique était Matisco. À cette époque déjà, les bateaux embarquaient dans leurs cales, à destination de Rome, des amphores remplies du « jus de la treille » célébré par le dieu Bacchus.